Sur les routes du Tour de France

Au premier plan se trouve l’épicerie, unique commerce en dehors des débits de boissons. Au milieu des odeurs de café, on y dénichait pêle-mêle chocolat, sucre et autres féculents. Au second plan se situe la mairie-école édifiée à la fin du 19e siècle, avec sa classe unique qui regroupait une trentaine d’élèves du cours préparatoire au certificat d’étude, sous l’œil vigilant du maître. Aujourd’hui résonnent toujours les cris des enfants dans la cour de récréation. En observant de plus près encore, vous remarquerez l’absence de fils électriques sur les poteaux. La photographie ayant été prise durant la période d’électrification du village commencée en 1927. La commune avait dû pour ce faire avoir recours à un emprunt de 4 175 francs contracté auprès des habitants eux-mêmes.

Elle arrose Bauzy, prend sa source à Millancay, se jette dans le Beuvron. Le lavoir a été détruit en 1973, les ménagères lui ayant préféré le lave-linge. En face, à partir du pont, découvrez la Fontaine des Boudeux. Une légende lui prête la vertu de guérir les grincheux de la mauvaise humeur !
En poursuivant route de Neuvy, découvrez peut-être un alambic. Le bouilleur de cru s’y installe en septembre pour distiller pommes, poires et marc qui donneront la fameuse goutte solognote. Les alambics, inventés par les arabes il y a 1000 ans, servirent à fabriquer les fards à paupières appelés khôl. Quand ils commencèrent à distiller le vin, ils donnèrent le même nom au produit : al khôl, « la chose subtile » qui devint alcool. Au VIIIème siècle, les alchimistes développèrent la distillation. L’alcool était la première étape vers l’élixir de vie éternelle, d’où eau-de-vie.

Bauzy dénombrait trois bistrots pour discuter et boire « un ch’tit canon ». Le jour de l’Assemblée aux œufs durs, il y avait foule chez la mère Michou, la mère Chausset et la mère Houry, chez lesquelles les jeunes se retrouvaient pour aller « guincher » les soirs de rassemblement de « coteries ». Le village comptait 297 habitants en 1851 ; ils sont 263 en 2011. Les habitants n’avaient pas de nom : c’est en 1998 à l’issue d’une consultation auprès de la population qu’ils ont choisi de s’appeler les Bauziens. La ferme située au carrefour a été construite au début du 19e siècle. Elle est devenue Le Col Vert, dernier commerce. Bauzy comptait alors de nombreuses fermes, l’agriculture représentait l’activité principale. Aujourd’hui, ils ne sont plus qu’une douzaine à cultiver la terre.

L’arrivée dans le village de Bauzy par la route de Fontaines, dévoile une vue sur l’église classée de Saint-Baumer. La nef a été édifiée au 11e siècle, le chœur, le clocher et le porche au 16e siècle. Au moment de la prise de vue, le clocher n’était pas encore paré de sa girouette. En regardant attentivement, observez les deux enfants tirant de l’eau à la pompe ; les habitants de Bauzy n’ont en effet bénéficié de l’eau courante dans tous les foyers qu’en 1978. Le patrimoine bâti de la commune a été relativement bien conservé car on dénombre encore aujourd’hui, dans le bourg et dans les différents hameaux, 70 fermes et maisons anciennes, datant des 16ème, 18ème et 19ème siècles. La plupart ont été restaurées.