Montées de légende

La Manufacture Israël Craye et Fils est installée dans le quartier de la fraternité depuis 1914. En 1928, de nouveaux bureaux sont construits, long de 80 mètres, en angle.Le dessin résolument moderne est structuré par un quadrillage de bandeau et de pilastres. La répétition des angles abattus aux fenêtres de l’étage renforce cette composition.Quelques années plus tard, on ajoute le 2ème étage avec un fronton affichant en relief le nom du propriétaire.L’usine Craye située quelques mètres plus loin est désormais le musée textile La Manufacture.

Un style Art déco sous inspiration gréco-byzantine pour ses 3 nefs : cette église est unique en son genre à Roubaix !Elle a été bâtie en 1927 dans un quartier en pleine expansion, et financée par une souscription et des fonds privés.Elle est dédiée à l’archange Michel, et ses vitraux Art déco représentent des anges. L'architecte Alfred Nasousky utilise sa technique de la pierre reconstituée moulée, associée à la brique, une solution moderne et moins coûteuse que la pierre de taille.Le mobilier est d’origine.

Juste pour le coup d’œil, deux maisons Art déco : la n°40 est l’œuvre de Lucien Beun et date de 1927 - La n°256 est l’œuvre de Louis Verger et date de 1932.

Les H.L.M que nous connaissons tous aujourd’hui sont les héritiers des H.B.M. ou Habitations à Bon Marché.En 1919, avec la pénurie de logements d’après-guerre, est votée la loi Cornudet, 1ère loi d’urbanisme qui oblige les communes de plus de 10 000 habitants à se doter d’un plan d’aménagement.Le maire socialiste Jean Lebas – celui de La Piscine ! – profite de cette loi pour répondre à une problématique roubaisienne : le besoin d’habitations pour la population ouvrière. Trois tranches de travaux se succèdent dans le quartier du Nouveau Roubaix en 1923, 1927 et 1929, majoritairement de l’habitat collectif. Chaque architecte a apporté un style différent à l'ensemble - Art déco, anglo-normand – mais toujours avec un grand soin apporté à ces logements sociaux, comme en témoignent le jeu sur les briques et les variations des ouvertures. 197 maisons et 584 appartements sont bâtis.En plus de leurs qualités architecturales, ils offrent des conditions d’hygiène et de confort loin de la vétusté des courées : circulation de l’air et de la lumière, eau courant chaude et froide, électricité.Passez devant les numéros 211, 221, 235 et 245 boulevard de Fourmies et allez au 79 avenue Alfred Motte, pour observer les différents types de logements.

Avec le développement du quartier du Nouveau Roubaix, il devient nécessaire en 1930 d’adapter l’offre scolaire.Le nouveau groupe scolaire Jules Guesde de l’architecte Pierre Neveux comprend une cantine, une salle de réunion, et trois écoles : l’école maternelle rue Henri Sellier, l’école de garçons rue Jean Macé, et l’école de filles rue Léon Marlot, équipées de chauffage central.L’accès aux écoles se fait via deux pavillons encadrant un jardin, et toutes les façades sont animées de carreaux de céramique polychrome.

Petit florilège Art déco dans cette rue avec pas moins de 7 maisons dans ce style sur cette avenue, dont 4 conçues par le même architecte, Jean Wattel, pour les n° 253, 257, 271 et 273. Les 3 autres sont les n° 181, 243 et 245.

Trois maisons sont traitées dans le style Art déco dans cette rue, dont le n° 551 réalisée par l’architecte Paul Heff entre 1925 et 1935, le n° 553 qui date de 1928, Jean Wattel pour architecte. A noter aussi le n° 555.

Passage en revue des 4 maisons de l'avenue qui présentent un style Art déco. Elles sont sorties de terre entre 1930 et 1935 : les n° 1, 5, 7 et 9.N'hésitez pas à emprunter l'allée centrale de l'avenue, l'allée Crupelandt.Charles Crupelandt, c’est notre héros roubaisien, le seul à avoir remporté Paris-Roubaix, en 1912 et 1914. Pour lui rendre hommage, cette allée porte son nom. Il s’agit du dernier secteur pavé de la course Paris-Roubaix, créé en 1996 à l’occasion du centenaire de cette course mythique. On peut lire sur le pavage les noms de tous les vainqueurs, et l’année de leur victoire.

Ce bâtiment industriel de 1928 réunit modernisme, classicisme et rationalisme.Le courant Art déco fait d’ailleurs souvent référence au style classique, comme illustré ici par la construction symétrique et quadrillée, ainsi que par la corniche et les éléments saillants sur la façade.Pour ce bâtiment sur 5 niveaux en briques, les entrepreneurs lillois Maury et Sergent ont utilisé une structure en béton armé, chaque niveau étant éclairé par de larges baies.

Un chiffre et on comprend tout : 80% des enfants roubaisiens présentent des signes de tuberculose en 1921… Sous l’impulsion du maire socialiste Jean Lebas, un programme hygiéniste est donc lancé, avec une série de bâtiments d’architecture moderne en béton armé, réalisés entre 1925 et 1930 : un « sanatorium-école », un centre aéré pour enfants, des équipements sportifs avec des tribunes modernes.Le tout prend place sur un vaste terrain de 20 hectares.Les travaux sont confiés à Jacques Gréber. Le style Art déco, développé à l’époque, épouse totalement les préceptes de l’hygiénisme : bâtiments de formes simples qui laissent circuler l’air et la lumière, vastes baies vitrées, toitures terrasses pour prendre le soleil. Les allées de douche (aujourd’hui utilisées par les coureurs du Paris-Roubaix) et les lavabos dans chaque classe permettent d’enseigner l’hygiène.L’école de plein air accueillera par la suite des colonies de vacances.Ce parc, lieu d’arrivée de la célèbre course Paris-Roubaix, créée en 1896, est doté d’un nouveau vélodrome en 1936 (piste en bois à l’époque).