Débuter le cyclotourisme

Du parking du Pont d’Espagne, passer sous le porche et emprunter la petite route qui s'élève. Après 500m, se trouve le départ du GR10 à gauche, juste avant le pont d’Espagne. Avant de commencer la montée, on peut s'avancer jusqu'au pont (à 70 m) pour admirer la belle cascade venant du glacier des Oulettes. Pour la montée au lac de Gaube, s’engager à gauche sur le GR10 qui monte assez raide au milieu de vieux sapins. La pente s’adoucit pour déboucher au lac de Gaube (1 725 m).

Le pont est au confluent des torrents de Gaube et du Marcadau, qui, débouchant chacun de leur vallée glaciaire, se rejoignent dans un goulet où ils viennent se jeter en d’impressionnantes cascades. Cette vallée est d’ailleurs la seule du département où aucun barrage n’a été construit : ainsi les eaux sauvages peuvent librement dévaler vers la plaine en chutes spectaculaires. Un « chemin des cascades » a été aménagé au temps du pyrénéisme dans la petite vallée nommée Val de Jéret. Près du chemin, entre son départ, au lieu-dit la Raillère, et son aboutissement, au pont d’Espagne, ce sont 6 cascades qui plongent les touristes fortunés dans une ambiance dantesque ; brumisation assurée !

Source Pierre Lebeau

Si ce pont pourtant bien français porte ce nom, c’est qu’il est le dernier pont à franchir avant de parvenir en Espagne, en suivant un chemin muletier qui passe par le port du Marcadau. Ce pont permet donc les rapprochements, mais la frontière ayant été longtemps mal définie, il contribua aussi à provoquer de nombreuses querelles entre les montagnards des deux versants de la chaîne. Il fallut les fameux contrats de « Lies et Passeries», définissant les droits de pacage des troupeaux espagnols sur le versant français, pour mettre fin aux conflits. Mais le pont, qui fut d’ailleurs longtemps une simple passerelle de bois, permettait aussi de multiples échanges plus pacifiques. D’ailleurs la vallée à laquelle le pont donne accès s’appelle le Marcadau, mot qui en gascon signifie la place du marché. Paysans et commerçants échangeaient là laine, moutons, cuirs, mulets, chevaux… Cela se terminait par une fête, et parfois des coups, si l’on avait abusé de l’alcool. (Source Pierre Lebeau).

Le commerce entre montagnards a depuis longtemps cédé la place au tourisme. Dès le début du XIX° siècle, le thermalisme attire dans les Pyrénées la belle société des villes. On vient à Cauterets pour se soigner, mais surtout pour y mener une vie mondaine. C’était le Saint-Trop de l’époque. Cependant, on découvre en même temps les beautés de la montagne. Naturellement des aménagements ont été créés pour permettre aux gens des villes d’accéder plus aisément aux sites les plus remarquables. Un pont de pierre a été construit en 1886, puis une hôtellerie en 1888 ; elle fut agrandie en 1932. Un télésiège permet depuis 1960 un accès facile au lac de Gaube. Depuis 2009 l’ensemble bénéficie du label Grands Sites d'Occitanie. En 1994, l’accès en voiture a été supprimé dans le cadre d’un vaste complexe de réhabilitation, en particulier avec la construction du bâtiment d’accueil réalisé par des entreprises locales. (Source Viviane Delpech).

Emprunter le large sentier sur la droite pour franchir le déversoir du lac de Gaube sur une passerelle, puis le quitter (il mène à la gare supérieure du télésiège de Gaube) pour longer le lac sur sa rive Ouest (attention aux chutes de pierres). Continuer tout droit sur la rive gauche du gave. Un peu plus loin, franchir le torrent sur un pont, en aval d’une petite gorge. Juste après, monter aux abords de la cabane du Pinet.

10 ch., ouvert de fin déc. à mi-oct., restauration, Tél. 05 62 92 54 10, www.hotel-du-pont-despagne.fr

Continuer, en contrebas de la cabane du Pinet, à monter sur la rive droite du torrent et atteindre le ressaut de la cascade d’Esplumouse (1 949 m). La pente s’adoucit ; atteindre une passerelle (1 980 m)
Franchir le gave des Oulettes de Gaube sur la passerelle et continuer à suivre le torrent rive gauche. Franchir le ruisseau du Chabarrou et, après un petit défilé, déboucher sur le plateau des Petites Oulettes. Suivre une trace sur la bordure droite du plateau pour éviter des pâturages bourbeux. À l’extrémité du plateau, longer le gave sur sa rive gauche (ne pas franchir la passerelle) et s’élever sur un escarpement granitique. Déboucher sur un replat : tourner à gauche et franchir un torrent (passerelle). Peu après, atteindre le refuge des Oulettes de Gaube (2151 m).

En sortant du refuge des Oulettes de Gaube , prendre à gauche le sentier pierreux qui monte en traversée au dessus du plateau des Oulettes en direction du SE et atteint par de nombreux lacets l’embranchement vers le col d’Araillé (2435m, Lng -0.13330 Lat 42.79058).

En 1832 se déroula sur le lac une tragédie des plus romantiques. Deux jeunes mariés anglais, William et Sarah Pattison, étaient en voyage de noces. Venus voir le lac, ils y louèrent une barque, mais sans son propriétaire connu dans le pays pour être le maître du lac, capable de parler avec les « dames des ondes ».. Tous deux se noyèrent par un temps pourtant limpide, pour des raisons encore mystérieuses. Ils sont enterrés chez eux en Angleterre, et une stèle fut érigée au bord du lac. Mais l’histoire ne s’arrête pas là : cet accident fascina les touristes, les journalistes et les poètes, et l’on imagina une foule d’interprétations : ne s’agirait-il pas d’un crime ? D’un suicide ? D’un phénomène surnaturel ? Ce fut prétexte à une attraction fort lucrative pour accéder à une île où avait été érigée une stèle. Victor Hugo même s’y rendit et faillit d’ailleurs glisser dans le lac, ce qui eut été prétexte selon lui à bâtir une nouvelle stèle ! Quant au petit monument, il fut détruit par les troupes allemandes le 6 Juin 1944, jour du débarquement allié en Normandie. (Source Pierre Lebeau).

Cabane du Pinet : abri (bat-flancs, 6 places, cheminée).

> Hors GR : le sentier de gauche passant par le col de l’Arraillé (2 583 m) permet de revenir à Cauterets par la vallée du Lutour (5h30).

À l’embranchement du col de l’Arraillé, poursuivre sur le sentier de droite (sud-est) ; il traverse de grands éboulis et névés (suivant la saison) puis grimpe par de larges lacets à la Hourquette d’Ossoue (2 734 m, Lng -0.13139 Lat 42.77929.). Col entre les vallées de Gaube et d’Ossoue, la Hourquette d’Ossoue est le passage le plus élevé du GR® 10. Vue sur les sommets du cirque de Gavarnie.

>Hors GR : A partir de la Hourquette d'Ossoue,, possibilité de réaliser l’ascension du Petit Vignemale (3 032 m) en 1h30 aller/retour. Monter vers la droite (sud-ouest) sur une large croupe (à-pic à droite), puis obliquer à gauche et longer le rebord de la muraille dominant le glacier. Cette ascension aisée d’un sommet de plus de 3 000 m est déconseillée aux randonneurs sujets au vertige.

Prendre le sentier qui part à gauche (Est) et rejoindre au bas d’un vallon pierreux et neigeux le refuge de Baysselance (2 651 m, Lng -0.12430 Lat 42.77954).

>Hors GR: A partir du refuge de Baysselance, possibilité de réaliser l’ascension du Grand Vignemale (3298 m) en une journée. L'ascension est réservée aux montagnards, équipement nécessaire (crampons, piolet, corde) pour traverser le glacier d’Ossoue.

Réalisée en 1933 sans planter un seul piton et en espadrilles (!) par Henri Barrio et Robert Bellocq qui la décrivent comme dépourvue de passages particulièrement difficiles malgré l’aspect impressionnant de la muraille de 1000m. L’ascension est considérée comme «la reine des classiques».

Le 07 août 1889, Henri Brulle, Jean Bazillac, Célestin Passet, Roger De Monts et François Bernat-Salles réalisent la première ascension du Couloir de Gaube. C'est à l'époque le plus grand exploit jamais réalisé dans les Pyrénées. A cette occasion, Célestin Passet taille dans la glace un escalier de 1300 marches.

Source Pyrénées passion.

Les dernières interprétations montreraient que la racine «vin» viendrait du préceltique «bosse, roc» et Male «mauvaise», ce que l’on pourrait traduire par montagne à mauvaise allure, difficile à gravir.
La Pique Longue est le point culminant du massif du Vignemale, il ne manquait que 2 m pour atteindre l’altitude de 3200 m, qu’importe, le comte Russel, maître des lieux, répara ce malheureux hasard en érigeant une pyramide de plus de 2 m !

Source Wikipedia

Des opinions diverses ont cours sur la préférence d’utiliser des espadrilles ou de grimper nu-pieds, car l’espadrille ne laisse pas assez de liberté aux orteils. Il est recommandé d’utiliser plutôt des chaussettes de laine ou le chausson de drap que les paysans mettent dans leurs sabots. Les guides fabriquaient des crochets en S qui seront l’ancêtre du mousqueton.

Source A.Nicol

Peu avant l’embranchement vers le col d'Araillé, la fontaine du centenaire est indiquée sur la carte IGN, Lng -0.13424 Lat 42.79040.

Le Vignemale est vaincu le 2 Aout 1792 par des bergers, sur ordre du géodésien Junker. L’histoire n’a pas retenu le nom de ses vainqueurs, ni leur itinéraire…Ce n’est que 45 ans plus tard, qu’on trouve la première trace d’ascension par Henri Cazaux, guide de Luz et son beau frère Bernard Guillembet. Ils montent par le glacier d’Ossoue et bivouaquent au sommet. Le lendemain, ils descendent par le couloir de Cerbillona (versant Sud).

Henri Brulle ouvre l’ère du Pyrénéisme de difficulté en 1879 avec l’ascension du Vignemale par le couloir du Clot de la Hount. En 1884, il tente infructueusement avec Célestin Passet d’atteindre le sommet par l’arête de Gaube, ce parcours ne sera réussi que 24 ans plus tard.

Le syndicat d’initiative de Cauterets créa en 1904 ce véritable raid pour tous les guides pyrénéens. Il était ouvert aussi aux bergers, chasseurs et touristes. Le parcours était de Cauterets (935m) à Cauterets par les Oulettes et le glacier d’Ossoue pour atteindre le Vignemale (3298m) puis descente par le col de Labasse (2910m) et le Lutour, le tout sur une distance de 54km. L’ambiance était conviviale et les montagnards amateurs partageaient même leurs vivres avec leurs adversaires fatigués. Le gagnant de cet exploit fut le guide de Cauterets, Jean-Marie Bordenave, en 6h01mn qui a encore gagné la seconde édition avec 5h22mn (mais aurait perdu 6 kg pendant la course). Le dopage de l’époque était l’alcool de menthe !

Source A.Nicol