PLAN IGN
Outdoor
C’est le début de saison, vous reprenez le vélo, retrouvez des circuits pour vous aider à la préparation de journées beaucoup plus longues. C’est aussi un moyen de faire connaissance avec notre territoire terre de cyclotourisme.
Situées à l’ouest de Lille, l’Armentiérois et les Weppes
sont des localités fortement impactées par la guerre,
elles abritent un patrimoine mémoriel important.
Pour le découvrir, nous vous invitons à sillonner les 30km
de parcours balisé qui traversent le territoire.
Sur le chemin, 9 panneaux d’information vous aident
à mieux comprendre les conséquences du conflit sur
l’histoire locale.
PLAN IGN
PHOTOS AERIENNES / IGN
CARTE DES PENTES (PLAN IGN)
Avez-vous remarqué le soldat bleu sur la place de Frelinghien?
La statue de ce soldat est le monument aux morts de Frelinghien.
Si le soldat est de cette couleur, c’est pour rappeler la couleur de l’uniforme des troupes françaises pendant la Première Guerre Mondiale.
Dès 1915, l’armée française abandonne l’uniforme composé d’un pantalon rouge et d’une capote gris de fer bleuté. Elle adopte alors un nouvel uniforme bleu clair (ou bleu horizon).
L’uniforme est muni de poches renforcées afin de contenir plus de munitions. Cet uniforme sera utilisé par toutes les troupes françaises à partir de l’automne 1916. La même année, le casque métallique Adrian sera porté par tous les poilus. Il existe en trois tailles et est de la même couleur que les canons, gris artillerie, afin de passer plus inaperçu aux yeux de l’ennemi.
Pendant la première guerre mondiale, en 1914, la ligne de front autour d'Ypres (voir Première bataille d'Ypres et Front de l'Yser où figure une carte du front) passe par Frelinghien, Ploegsteert, Messines, où se font face dans leurs tranchées, soldats britanniques et allemands. La commune de Frelinghien, affreusement détruite pendant la guerre, est également entrée dans l'histoire comme étant un des lieux de la célèbre trêve de Noël 1914 (voir Joyeux Noël). Les soldats des deux camps ont fait taire les armes, se sont parlé, se sont échangés cigarettes et cigares, ont chanté des chants de Noël, ont bu ensemble rhum et schnaps, ont même improvisé un match de football. La trêve se prolongera pendant quelques jours. Une plaque commémorative a été érigée et inaugurée le 11 novembre 2008 à Frelinghien pour rappeler l’événement.
En mars 1915 se déroule un simple événement de la vie quotidienne des soldats britanniques au contact avec la population : au "café de la Paix" situé rue de la Gare, une serveuse, Marie Lecocq, supporte mal les avances appuyées des soldats venus se distraire. Un anglais, Edward Rowland, trouve dans cette scène l'inspiration de quatre vers repris en entame de la célèbre chanson "Mademoiselle from Armentières, parley-voo ?" Celle-ci est mise en musique sur l'air d'une vieille chanson française par Gitz Ingraham Rice, lieutenant canadien affecté à la Comedy Company chargée d'entretenir le moral des soldats du régiment Princess Patricia's Canadian Light Infantry. Si "mademoiselle from" est encore aujourd'hui l'hymne de ce régiment, elel est devenue une des chansons britanniques les plus célèbres de la Première Guerre Mondiale et un véritable hymne pour Armentières. Dans le cimetière communal où Marie Lecocq repose, se drese près du carré militaire une statue représentant une demoiselle d'Armentières portée par quatre soldats de l'armée impériale britannique.
CENT ANS APRÈS LA GRANDE GUERRE, LA VILLE INAUGURE LE JARDIN DE LA PAIX ET CONSACRE UN PROGRAMME EXCEPTIONNEL AUX COMMÉMORATIONS DU 11 NOVEMBRE.
Idéalement situé dans le prolongement de la coulée verte, au croisement de multiples parcours pédestres ou circuits touristiques de mémoire et de nature, le Jardin de la Paix est un nouveau lieu de recueillement original dédié à la Grande Guerre. Ce jardin propose une table d'orientation renvoyant « du cantonnement d’Armentières vers les sites de bataille » et une frise chronologique historique mettant en perspective les événements internationaux et locaux entre 1914 et 1918. Il présente également aux visiteurs des installations plastiques évoquant les Poilus à travers des silhouettes métalliques inspirées d'un dessin de l'illustrateur Adrien Barrère et une fresque en graf réalisée par l’artiste armentiérois Steeve Heugebaert, aidé par des jeunes du Collège Desrousseaux et de l’Espace Ressource Jeunesse. Cette oeuvre réalisée sur la palissade frappe d'emblée par son ampleur : elle est en effet déployée sur près de 30 m de long !
Une création partagée
Ce jardin imaginé par Bernard Haesebroeck voit le jour grâce à la mobilisation de nombreuses équipes municipales (Services Techniques, Espaces verts, Communication, Archives, Jeunesse, Ecole d’art, Culture & tourisme), ainsi que plusieurs partenaires (Office de Tourisme, associations les Amis de la Cité de la Toile, Mademoiselle from Armentières).
La ville d’Armentières, distinguée par deux Croix de guerre, et sa population ont payé un lourd tribut lors des deux guerres mondiales et notamment la première : cité détruite, fils morts au champ d’honneur, civils abattus.
De nombreuses plaques commémoratives ont été apposées, en divers lieux de la ville, dans des bâtiments publics ou privés, pour rappeler au souvenir les victimes de la guerre : liste des paroissiens morts exposée dans chaque église, plaque souvenir dans les établissements scolaires (Lycée Gustave Eiffel, Institution Saint-Jude, école Gambetta et Paul Bert) comme dans les bâtiments publics (mairie, complexe sportif, gare).
Outre le cimetière militaire, des monuments aux morts et des plaques ponctuant certains espaces de la ville, ainsi que le nom de nombreuses rues rebaptisées après guerres, évoquent la mémoire de ces enfants de la patrie.
Vingt quatre rues d’Armentières portent des noms évocateurs des deux guerres mondiales : noms de glorieux militaires (Mangin, Lyautey, Foch, Joffre), noms d’aviateurs (Garros, Guynemer, Védrines, Nungesser), noms de faits de guerre (Clémenceau, de la Marne, de Verdun, du Kemmel, du 11 novembre, de la Victoire, de l’Harmonie),ou des noms d’Armentiérois célèbres (Raymond Lis, Auguste et Michel Mahieu, Ernest Deceuninck).
Les frères Mahieu et la Goutte de lait
La riche famille industrielle Mahieu installe dès 1839 des filatures à Armentières.
Dans la cour de l’ancien hôtel de Mme Mahieu, situé rue Jean Jaurès, se dressent les statues des frères Mahieu. Inauguré en 1924, le monument de bronze, oeuvre du sculpteur lillois Hippolyte Lefebvre, rappelle la mémoire d’Auguste, le chasseur, mort à Verdun en 1916 et de Michel, l’aviateur, tué lors d’une mission de bombardement en 1918.
Mme Mahieu, fait don de la maison reconstruite après la guerre aux œuvres de la protection de l’enfance. Ce lieu est encore surnommé aujourd’hui par les armentiérois la Goutte de lait.
Le monument aux morts
Construit en 1925 par l’architecte Cordonnier et le sculpteur Boutry sur l’actuelle place du Général de Gaulle, ce monument aux morts est érigé à la mémoire des 1085 armentiérois tombés sur les champs de bataille. Un poilu se dresse vainqueur, l’arme au pied, maintenant au sol l’aigle vaincu, symbole du militarisme allemand. Une femme, représentant la ville d’Armentières, lui tend une couronne de laurier. A la base, des bas-reliefs évoquent la mobilisation, la bataille et le retour des soldats. Les autorités allemandes font effacer l’aigle en 1940, le considérant comme une insulte au troisième Reich.
Les cimetières
A l’est de la cité s’étend le cimetière militaire britannique près de la cité Bonjean. Dans cet immense alignement de stèles toutes semblables, reposent 2658 combattants, de nationalités diverses.
Ernest Deceuninck
Né à Saint-André le 26 mars 1877, Ernest Deceuninck, représentant de commerce, installe sa famille à Armentières en 1904. Résistant de la première heure, il est fusillé par les allemands le 22 septembre 1915 dans les fossés de la citadelle de Lille. Son corps repose sous le monument aux morts du cimetière de la ville depuis le 22 mars 1930.
www.ville-armentieres.fr/un-musee-de-lhistoire
Suite à des recherches historiques effectuées par des chercheurs australiens et français, une campagne de fouilles commanditée par les gouvernements britannique et australien est entreprise à Fromelles en 2009. L’objectif est d’exhumer les corps de 250 soldats australiens et britanniques enterrés dans des fosses communes près du Bois des Faisans. En 2010, un nouveau cimetière est construit par la Commission des Sépultures de Guerre du Commonwealth (CWGC) pour accueillir les 250 soldats dans des tombes individuelles.Le 18 juin 2014, le Musée de la bataille de Fromelles ouvre ses portes. Le musée, œuvre de l’architecte David Serero, est un bâtiment entre ciel et terre. Il rappelle les blockhaus allemands présents dans le paysage des Weppes. Aux collections du musée associatif s’ajoutent aujourd’hui des histoires individuelles de soldats inhumés dans le cimetière de Pheasant Wood.