PLAN IGN
Outdoor
C’est le début de saison, vous reprenez le vélo, retrouvez des circuits pour vous aider à la préparation de journées beaucoup plus longues. C’est aussi un moyen de faire connaissance avec notre territoire terre de cyclotourisme.
Difficile
Du Luberon à la Durance, le Calavon traverse de nombreux sites rocheux, mais aucun d'entre eux n'atteint l'ampleur des gorges d'Oppedette. Magique !
Téléphone : 04 90 04 42 00
Email : accueil@parcduluberon.fr
Site web : www.cheminsdesparcs.fr/api/fr/treks/18380/oppedette-la-traverse-de-lechelle.pdf
Parc Naturel Régional du Luberon - 27/10/2023
www.parcduluberon.fr/
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PLAN IGN
PHOTOS AERIENNES / IGN
CARTE DES PENTES (PLAN IGN)
« C'est ici, en présence de deux préfets, que fut coupé, en 1951, le ruban symbolique du premier sentier des gorges. D'où le nom de ''Belvédère des deux préfets'' ! Par la suite, les usages de la langue ont simplifié le nom en ''Belvédère du sous-préfet", puis ''Belvédère des gorges''...». M. Fayet, ancien instituteur d’Oppedette.
Peu visible dans le paysage, il faut se déplacer sur site pour découvrir le pays d'Oppedette, d'un relief tourmenté et recouvert de boisements. Quelle récompense sur place : ce paysage "sublime" révèle de profondes gorges formant un canyon que l'on peut dominer ou parcourir. Dans cet écrin boisé, des belvédères s'ouvrent ponctuellement sur le village perché d'Oppedette et la montagne de Lure. Ces espaces semblent avoir évolués dans le temps en dehors de toute pression liée à l'activité humaine.
Les deux arches, visibles immédiatement sous le belvédère, correspondent, comme plusieurs autres, à une interaction de cours d'eau souterrains (paléo) au début du creusement du canyon. En face, la falaise est creusée de nombreuses niches, dues au ruissellement des eaux de pluie et à la cryoclastie, le gel qui fait éclater les roches.
En contrebas en face, près du lit du Calavon, s'ouvre une grotte. On parle de baume-porche parce qu'elle correspond au débouché d'une galerie souterraine. Une source y accumule du tuf. Par la suite, le cours d'eau l'a agrandie en baume de méandre.
Sur la rive opposée en amont, vous pouvez observer une grande baume où l'eau suinte et profite à de nombreuses mousses et fougères. Vous ne le voyez pas du chemin, mais cette eau calcaire qui ruisselle redépose au sol une partie de ses éléments en piégeant débris végétaux et animaux. Le tuf, ou travertin, est cette roche calcaire fragile, légère et aérée, toujours rare et localisée en Provence. Il est impératif de ne jamais la piétiner ou la prélever sous peine de dégradation irréversible !
D'après les toponymistes, ce serait ces gorges courtes, étroites et spectaculaires (2,5km de long, 140 m de large et plus de 100 m de profondeur) qui auraient donné son nom à la rivière Calavon qui coule de Banon, sur le piémont de la montagne de Lure jusqu'à rejoindre la Durance à Cavaillon. "Cal" signifie la pierre et le mot celte "Avon" veut dire le fleuve.
Sans tomber de l'échelle, ne manquez pas d'admirer cet impressionnant pied de Lierre, qui part du fond de l'aven et monte le long de la paroi rocheuse. Feuillé lorsqu'il est à la lumière, le tronc dénudé fait environ 8 m, mais les ramifications non mesurables se développent bien plus haut sur la paroi. Ce vénérable individu est inscrit à l'inventaire des arbres remarquables du PNR du Luberon.
Digne représentant des nombreuses espèces de chauves-souris, le Petit Rhinolophe (taille 4 cm, envergure 22 cm, poids 6 g) a établi sur le plateau vachèrois un des derniers bastions de Provence. En hiver, il occupe les cavités souterraines favorables, comme l’aven de l’échelle. Il se met en chasse entre 15 et 30 minutes après le coucher du soleil. Il repère les insectes à de courtes distances et les capture le plus souvent en vol.
Les belvédères et corniches nous attirent pour les vues qu'ils offrent.... Ce sont aussi les habitats de prédilection d'une flore très spécifique, adaptée à des conditions extrêmes de sécheresse et de lumière. La Dauphinelle fendue (Delphinium fissum) et la Julienne laciniée (Hesperis laciniata) en sont deux magnifiques représentantes, rares localement. La Dauphinelle est même protégée dans notre région. Il convient donc de les préserver de notre quête de points de vue !
Le site d’Oppedette est un espace remarquablement riche et diversifié qui, malgré les efforts de protection et de gestion, reste très fragile. Protégeons-le, tous ensemble, en suivant quelques règles élémentaires du randonneur responsable. La somme de dégradations isolées n'est jamais anodine ! Sur ce cheminement en balcon, en restant bien sur l’emprise du sentier, on évite le piétinement répété des plantes et des insectes, comme la constitution de couloirs de ravinement dans les éboulis.
De part et d'autre des rives, la fougère polypode a déployé ses racines. Elle est décrite et appellée "réglisse des bois" car certains ont croqué ses racines qui laissent échapper un goût de réglisse.
Si vous pratiquez l'escalade, n'hésitez pas à profiter des quelques voies équipées par la FFME sur la falaise qui surplombe le sentier. En raison des enjeux liés à la protection des oiseaux, c'est le seul secteur équipé et autorisé à l'escalade dans les gorges d'Oppedette. A droite s’offrent à vous les voies les plus faciles et, au centre, les plus difficiles. Au bout de l'effort, une vue splendide sur tout le cirque amont ! Attention, l’escalade libre est un sport régit par des règles de pratique précises ; respectez-les !
Au bord du sentier, de grands lierres paradent sur la falaise. Leur floraison s'étale sur septembre-octobre et la fructification s'effectue vers la fin de l'hiver, début du printemps. Le lierre présente donc un cycle phénologique inversé par rapport aux plantes. Ses fleurs sont parmi les dernières à offrir du pollen aux abeilles. Une abeille est directement liée au lierre ; la Collète du lierre (Colletes hederae). On peut la voir voler jusque début novembre si le temps est clément.
Situé à l’entrée du village, l’ensemble est composé d’une fontaine, d’un lavoir et d’un abreuvoir. Alimentée par une source provenant du hameau de Fenouillet, la fontaine a été bâtie au milieu du XIXe s. De forme octogonale, elle dispose d’un fût central qui s’élève à près de 3,70 m de hauteur. Le lavoir, quant à lui, est composé de deux bassins : le plus grand servait pour le lavage ; le plus petit, à proximité de la fontaine, servait pour le rinçage.
Dominant l’entrée des gorges, perché sur son éperon rocheux, le village d’Oppedette (dont le nom viendrait de l'oppidum celto-ligure sur lequel il fut édifié) était fréquenté dès le paléolithique (vestiges datés de 40 000 ans environ). Oppedette est caractéristique des villages provençaux avec ses ruelles étroites et ses façades dont les enduits sont tombés au fil du temps et ont laissé apparaître les pierres maçonnées à la chaux.
L’église a été construite en 1834 sur l’emplacement d’une ancienne chapelle comme en témoignent les collages et les remplois de maçonneries en façade. Cette construction tardive dans un tissu bâti déjà existant alors, explique pourquoi cette église n’est pas strictement orientée à l’Est. En 2000, la commune d’Oppedette appuyée par les services techniques du Parc a restauré cet édifice afin de préserver cet élément remarquable du patrimoine rural.