Le Courtat est délimité au nord par la rue Victor Hugo, à l’ouest par la rue Laity, au sud par la montagne de Superbagnères. Son origine remonte à la fin du 11ème siècle, début du 12ème siècle. Ses immeubles abritent alors des écuries de loueurs de chevaux et voitures. A cette époque, on retrouve dans ce quartier plusieurs petits métiers comme livreur de vin, bûcheron, forgeron. Le soir les habitants se retrouvent au frais dans la rue, et les discussions peuvent durer jusque tard dans la nuit. Le bonheur ou le malheur de chacun est alors celui de tous. Si les habitudes ancestrales de la vie de quartier ont longtemps perduré c’est l’apparition de la télévision au sein des foyers qui les a peu à peu effacées.
Mais il est toutefois une tradition qui reste, il s’agit du brandon de la Saint-Pierre qui se tient tous les 29 juin. À cette occasion, un tronc d’arbre planté verticalement : le brandon, est brûlé à la nuit tombée. La grande fête du Courtat est alors célébrée. La mise à feu à lieu à la Source Palo det Mailh, c’est-à-dire en haut du chemin de Superbagnères. Une fois le brandon brûlé s’ouvre alors le bal du quartier.
Le brandon est une fête ancestrale du luchonnais et des Pyrénées en général. Le principal étant célébré lors de la Saint-Jean. Son tronc est fendu soigneusement avec des coins, puis planté verticalement pour accélérer le séchage. Le jour de la cérémonie toutes les fentes sont garnies de copeaux de bois et de paille afin de former une gaine très combustible. Le brandon de la Saint Jean est brulé devant l’entrée principale des Thermes tous les 23 juin, agrémenté d’une fête folklorique importante.
Au cœur du quartier du Courtat se trouve la place du marché et sa halle. Il s’agit du premier bâtiment métallique édifié à Luchon en 1896 sur l’emplacement de l’école des Frères. A la fin du 19ème siècle, les miracles de l’industrie permettent de choisir sur catalogue ce modèle préfabriqué en usine et monté ensuite en quelques jours. Les référents formels de cette époque sont présents, on y retrouve en effet les arcades, clochetons, colonnes et chapiteaux, le tout rehaussé par une décoration raffinée avec des éléments de céramique et des frises colorées. C’est un bâtiment d’allure féérique dont l’esthétique a dû paraître choquante à l’époque de son édification. Mais longtemps décriées, les halles sont appréciées depuis la mode Baltard au Musée d’Orsay. La halle a été restaurée en 2000. Ouverte tous les jours, ses loges abritent des commerces et un petit bar. Tous les mercredis et samedis, c’est toute la place du marché qui s’anime et devient le lieu de rencontre privilégié des habitants de la vallée et des producteurs locaux.
Le long bâtiment qui borde la place du marché accueille aujourd’hui l’espace culturel Nelson Mandela. A cet endroit se tenait l’hôtel de ville qui a entièrement brûlé le 25 octobre 1935. Ses combles abritaient tout le matériel pyrotechnique permettant l’organisation de feux d’artifices, une grande partie des archives a disparu dans cet incendie.