Le Casino est emblématique de l’architecture Belle Epoque de Luchon.
Le Casino de Luchon est construit en 1880 par l’architecte Raymond Castex, qui reprend le projet d’Edmond Chambert. Il est pour son époque un des mieux réussis de France.
Dans un style classique, le bâtiment est composé d’un corps principal, flanqué de 2 ailes en retour, et d’une façade de 100 mètres de long. D’une architecture éclectique du second Empire, il se caractérise par la polychromie de la brique et de la pierre. Le chemin de fer venant d’arriver à Luchon, il est désormais facile de faire livrer des matériaux venus de loin. C’est une architecture de fête, un palais du plaisir où l’on n’a lésiné ni sur les espaces, ni sur les proportions : superbe théâtre Napoléon III, salles de concert, restaurant, salles de jeux, salons, alternent dans des styles allant du mauresque au modern style. Jusqu’en 1925, le Casino abrite les collections du Musée dans les salons du 2ème étage.
La façade est modernisée en 1929 dans un style « Art Déco » par Henri Martin : à coups de dynamite, le majestueux perron de pierre laisse place à une grande galerie vitrée donnant sur les terrasses et les jardins.
Au théâtre, se succèdent un grand nombre d’artistes : Sydney Bechet, la Belle Otero, Sacha Guitry, Charles Trenet, Stéphane Grappelli et à la fin des années 50, il accueille à plusieurs reprises le tournoi des voix d’or. Plus récemment il a été fréquenté par Michel Galabru, et les nombreux artistes qui viennent tous les ans présenter leurs films au Festival des Créations Télévisuelles de Luchon. Le Casino abrite la salle des fêtes de Luchon, entièrement rénovée en 2006, elle porte aujourd’hui le nom d’Henry Pac, poète, écrivain figure emblématique de Luchon.
En bordure de l’esplanade, se trouve le « Pavillon Normand », construit pour l’exposition universelle de Paris en 1900, puis transporté à Luchon à la demande de Paul Bonnemaison, Maire de 1894 à 1912. Il se compose de pans de bois, de fausses briques ciment, et d’un toit en tuiles plates supporté par une colossale charpente du 20ème siècle, œuvre des compagnons charpentiers.
Autour du parc, au numéro 10 du boulevard Edmond Rostand, se trouve la villa Julia, construite en 1880. C’est ici qu’Edmond Rostand passe l’été pendant les 22 premières années de sa vie et écrit les poèmes « Les Musardises ». Son balcon de bois aurait inspiré l’auteur pour la célèbre scène du balcon dans Cyrano de Bergerac. C’est pour des raisons de santé qu’Edmond Rostand quitte Luchon pour Cambo dans le pays Basque. Dans un courrier adressé à son ami Henry de Gorsse il écrit « Je ne reviendrai plus à Luchon car… j’y ai été trop heureux… ».
En longeant la Pique sur le boulevard de Gorsse, les villas se succèdent. Tout d’abord la villa Le Pigné, de style romantique à tourelles accueillait Sacha Guitry et Yvonne Printemps lorsqu’ils venaient prendre les eaux à Luchon. Ensuite, la villa Santa-Maria (difficilement visible depuis la rue) est l’ancienne résidence de la Princesse Narishkine, aristocrate russe, épouse d’Alexandre Dumas. Plus loin, la villa Raphaël où séjourne Clémenceau dans les années 1900. Elle est ensuite occupée par Mata Hari et abrite les locaux de la Gestapo pendant la seconde guerre mondiale. Sur la rive droite de la Pique les chalets Russes et Persans, qui datent de 1860, étaient la résidence de la mère de la princesse. Ils sont le symbole des séjours aristocratiques européens de la belle époque.Ce vis-à-vis de 2 architectures, néo-classique et pittoresque, est bien représentatif de l’éclectisme à la mode le siècle dernier.
A la fin du boulevard, se trouve l’hospice Ramel (villa Bertin) où a résidé le Prince Napoléon en 1867. Cette demeure, très Second Empire est aussi une œuvre de Chambert.
Sur la place Lézat, l’Hôtel Majestic construit en 1880 a longtemps été une annexe des hôpitaux de Toulouse. Au milieu du rond-point, trône la statue de François 1er et sa sœur Marguerite. Il s’agit d’une œuvre de Jean-Baptiste GUILLAUME de 1905.
De l’autre côté du parc du Casino, à l’angle de la place Richelieu et de l’avenue Boularan, les 2 maisons jumelles étaient le lieu de résidence de Gustave Flaubert lors de ses venues à Luchon. Le long du boulevard Charles Tron, la villa Luisa date de 1870. La famille princière de Monaco y séjourne, le Prince Rainier passe quelques été de son enfance et en 1930 il préside la fête des fleurs. A l’arrière les anciennes écuries ont été aménagées en maison individuelle. On les reconnait à la tête de cheval qui surplombe la façade.
Un peu plus loin, le Pyrénées Palace conçu en 1911 par Edouard Niermans, est un ancien hôtel aujourd’hui transformé en appartements. Afin de permettre aux clients de l’hôtel de se rendre au Casino en toute sécurité un tunnel souterrain reliait les 2 établissements.