PLAN IGN
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Vous voilà prêt à attaquer les routes et cols empruntés régulièrement par les coureurs du Tour de France – là où ont eu lieu des combat inoubliables, des défaillances, des attaques de légende….
L'Histoire au fil des rues, c'est un musée à ciel ouvert, un parcours piétons sous forme de visite libre, mais guidée par le jalonnement de panonceaux numérotés, destinés aux habitants et visiteurs des communes du Grand Chambord. L'utilisation d'images d'archives offre un aperçu de l'évolution de nos villes, notre patrimoine de proximité et de nos coutumes au cours du XXeme siècle. Dans une volonté de faire participer les habitants du Grand Chambord, les anecdotes et légendes recueillies enrichissent notre connaissance et constituent l'Histoire de notre territoire.
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PHOTOS AERIENNES / IGN
CARTE DES PENTES (PLAN IGN)
L’Église date du XIIe siècle. A cet emplacement se tenait au préalable une motte gauloise fortifiée par les romains sur laquelle était édifiée une tour (à l’origine pour certains du nom de la commune). L’Église fut agrandie au XVe. De là date son clocher oblique, signature du compagnon charpentier qui l’a construite. On y accède par le caquetoire, porche ainsi nommé parce que les paroissiens, à la sortie de la messe, aimaient à caqueter (bavarder) dessous. En regardant bien, découvrez les traces d’anciennes peintures murales. Dans la sacristie, sur le mur nord, subsiste au crayon la tenue d’une comptabilité : jusqu’en 1846 des fidèles s’étaient acquis de la location de leur place. Remarquez également sur la pierre de l’autel à droite, l’étrange figure humaine sculptée et arborant un seul œil ouvert. Nous serions ravis d’en connaître la symbolique !
L’histoire de l’eau et celle des hommes sont intimement liées. Comme dans tous les villages, à la Goujonnière le puits était un lieu de rencontre entre les habitants du quartier, à l’occasion d’une des dures tâches journalières. L’approvisionnement en eau était en effet réduit à sa plus simple expression. Un puits servait pour tout un hameau et la corvée incombait principalement aux filles, qui s’y rendaient souvent plusieurs fois par jour que ce soit pour la boisson, préparer les repas, laver le linge, faire sa toilette ou encore pour alimenter les bêtes en eau potable. Les gens utilisaient environ 20 litres d’eau par jour. Il faut dire que les habitants n’étaient pas assez riches pour disposer de puits privés.
La maison du passeur représentait un véritable péage au Moyen-Age, pour le passage du Beuvron. Le passeur était un marinier d'un genre particulier. Son rôle était de faire franchir à des personnes et des marchandises un cours d'eau en l'absence immédiate de pont, au moyen d'un bateau spécial, le bac. Autrefois, ce métier était très courant en raison du manque de grands ponts sur les rivières importantes. Il s'est considérablement raréfié de nos jours, suite à l'ouverture de ponts toujours plus larges et longs.Néanmoins, des passeurs travaillent encore, notamment dans l'estuaire de la Loire. Le saint patron des passeurs est Saint-Julien l'Hospitalier qui lui-même exerça ce métier.
Le village a été construit en bordure de voies gallo-romaines. Les voies fluviales avaient une importance au temps des Gaulois avec leurs bateaux à rames et à fonds presque plats. Le pont d’Arian et son muret, construits par les romains, allaient du carrefour d’Arian jusqu’à celui de Villesavin. Le pont doit son nom à l’empereur Adrien qui y passa lors d’une de ses expéditions en Gaule. Plus tard, les Ponts d'Arian « pontes ariani » furent traversés par le chemin de Charlemagne, venant d'Orléans et s'en allant à Tours en passant par Pont-Levoy. Plus à l’Ouest, un deuxième pont enjambait le Beuvron. Disparu aujourd’hui, il se trouvait près du cimetière pour aboutir non loin du hameau de la Folletière, qui devait être au temps des romains détruit par l’invasion des barbares. On y a retrouvé des vestiges dont un sarcophage en pierre vraisemblablement mérovingien.
Le Beuvron tire son nom du mot « Bièvre », signifiant castor ou rivière aux castors. La particularité ? Le barrage à aiguilles, construit en 1973 et inventé en 1834 par l’ingénieur Charles Poirée. Le système permet la régulation du niveau du cours d’eau, améliorant considérablement la navigation fluviale dès la moitié du XIXe siècle. Le barrage à aiguilles consiste en un rideau de madriers (planches façonnées dans un bois dur), mis verticalement côte à côte et barrant le lit du fleuve. Ces madriers, ou aiguilles, viennent s’appuyer contre le heurtoir du radier (sur le fond) et sur une passerelle métallique constituée de fermettes. Les fermettes, reliées entre elles, peuvent pivoter pour s’effacer sur le fond en cas de crue et laisser le libre passage aux eaux. Les aiguilles à leur sommet présentent une forme qui permet une saisie aisée.
La légende orale voudrait nous faire comprendre qu’une pierre tombale, située à l’entrée du parc du château, serait la dernière demeure d’un officier russe de l’époque Napoléonienne, prisonnier sur parole, devenu ami des châtelains de Villesavin, et enterré avec toute l’amitié du cœur de la châtelaine. Découvrez le poème gravé sur la pierre tombale :
"Loin de ceux qu’il aimait dans un lointain séjour,
Un captif en ce lieu compta sa dernière heure,
Sous ce gazon loin d’eux : un exil sans retour
Marqua sa dernière demeure.
Se pourra-t’il du moins que pour lui la pitié
Dérobe ici, parfois là, des tristes pensées,
Des larmes que jamais l’amour ou l’amitié
Sur sa tombe n’aura versée.
La traduction des deux lignes suivantes en langue russe est :
L’âme monte au ciel
L’homme reste ici."
Comme beaucoup de villages au Moyen-Age, Tour-en-Sologne avait un prieuré nommé « Notre Dame de Boulogne », qui comme son nom l’indique se situait dans la forêt de Boulogne, loin des pillages éventuels. Il avait été installé en 1163 par Thibault V, Comte de Blois, et appartenait à l’ordre catholique de Grandmont, qui disposait de 160 « maisons » en France. Les moines grandmontains vivaient en autarcie et s’adonnaient uniquement à la prière. Un plan et un inventaire édifié en 1671 mentionnent les surfaces et les bâtiments à son origine. Le clos d’une superficie de 111 hectares se divisait en 3 étangs sur 7,6 hectares, bâtiments et jardins sur 3 hectares, prés et labours sur 20 hectares et 80 hectares de forêt. Il subsiste aujourd’hui une grange et une annexe datant du XVIIe siècle.
Le tracé du « chemin des bœufs » partait de Poitiers et aboutissait à Paris. Il longeait la Motte de la « Trépignière » passant par Bracieux, village voisin de Tour-en-Sologne, où le commerce au XVIe siècle était florissant, avec de nombreux marchés. Plusieurs
chemins en France portent le nom de « chemin des bœufs ». Tous sont des chemins permettant d’accéder aux halles, foires et marchés proposés dans les villes et villages importants. Les denrées mises en vente lors de ces marchés étaient en effet acheminées par des charrettes tirées par les bœufs. Le « chemin des bœufs » de Tour-en-Sologne était également probablement une voie utilisée pour approvisionner en nourriture la capitale.